Rien n’a pu dissuader les 2.250 participants de l’Ultra-Trail de participer à cette course à pied de 163 km de long autour du Mont-Blanc: ni le dénivelé de 8.900 mètres, ni la longueur de l’épreuve, près de 46 heures d’affilée pour les plus lents.

Au départ de Chamonix vendredi soir, l’ambiance était électrique, autant du côté des concurrents -en grande majorité amateurs- qui étaient pressés de prendre la route, que du public, ému par ce grain de folie qui les pousse à se frotter à cette épreuve ressentie comme « inhumaine » par le quidam.

« Il faut être complètement fou pour se lancer dans cette course qui dure au moins 21 heures, voire 46 heures pour les plus lents, avec un trajet digne des montagnes russes! », a estimé Franck Cotet, venu regarder le départ de la course avec ses enfants.

Et pourtant, les inscriptions pour cette 5ème édition ont été closes en moins de 10 heures. La moyenne d’âge des participants est de 45 ans et la très grande majorité d’entre eux travaillent. Loin d’être des têtes brûlées, ils s’entraînent d’arrache-pied pour être prêts.

« Le trail, c’est une course longue en pleine nature, où le coureur doit pourvoir être autonome au moins 2 heures. Les coureurs ne recherchent pas la victoire sur les autres mais sur eux-mêmes. Jamais, ils n’iront jusqu’à la blessure pour gagner », explique la directrice de l’épreuve Catherine Poletti.

Dans la vie, Karine Herry, première femme à avoir franchi la ligne d’arrivée en 2006, est médecin-nutritionniste. Pour elle, l’objectif c’est d’abord de terminer l’épreuve en bon état. « Si la course est terminée, elle est réussie », estime-t-elle.

Vincent Delebarre, le gagnant de 2004, arrivé troisième l’an dernier, explique: « cette aventure collective nous donne des bouffées de bonheur. C’est un résumé de vie, on sait qu’on va rencontrer des obstacles, mais comme dans la vie, on doit apprendre à les surpasser pour avancer ».