Classements 2011, News, Palmarès de la Diagonale des Fous
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Après la course (et victoire) de 2009 jai fait un choix clair, je ne serais pas présent sur lédition 2010. Pourquoi ? Tout simplement pour garder un an de plus que de bons souvenirs du Grand Raid de la Réunion.
En effet, javais la crainte de passer toute la course à comparer les 2 éditions et me dire que « cétait mieux lan dernier ». A cette période, ma sur et son copain (TENAS) partent sinstaller sur lîle. Le rendez-vous est pris pour 2011. Jaurais tenu un an.
Maintenant il va falloir programmer la saison pour essayer de préparer au mieux les 2 objectifs de la saison en ultra-trail : la Hardrock 100 en juillet et le GRR mi-Octobre. Le début de saison se fera à la recherche de la forme sur des trails de plus en plus long pour finir la préparation à lUltra Trail de Tirange. Le premier Objectif, la Hardrock, rempli, je fixe le viseur vers la Réunion, 3 mois plus tard.
Cette distance entre les objectifs entraine une petite période de perte de motivation en Juillet. La planification de la GoreTex Transalpine Run en Septembre me relancera bien. Cette course à étapes de 270km en 8 jours avec Phillip sera difficile mais me permettra de réaliser un gros bloc juste un mois avant le Grand Raid.
La date approchant, les premières sollicitations des médias Réunionnais arrivent,
je suis attendu
.
En 2009, javais fait le voyage en famille, on était 3, ça mavait réussi. Cette année, on fait le voyage à une dizaine, toute la famille veut découvrir lile à travers cet événement.
Sur place, Laurent Allard et Eric Lacroix maident à mettre en place la logistique de la course. Le samedi Je reconnais la partie de la Possession au Colorado que je ne connais pas. Eric et nous (Michel Lanne et moi) servent de guide. Cette partie principalement sur le chemin des Anglais nest pas facile.
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Quelques articles dans les journaux et un plateau TV font un peu monter la pression. On est déjà mardi et il est temps de planifier les ravitaillements. Pour loccasion, tout le Team Salomon Réunion est réuni chez Laurent Allard. Il faut rajouter Julia Bontraiger et Michel Lanne.
Je rencontre Fabrice qui sera présent à presque tous les points où ma femme ne pourra pas me ravitailler. Anne Marie (Running Conseil – Saint Pierre) sera aux points difficiles daccès.
La répartition des ravitailleurs sera la suivante
:
– Kiosque Basse Vallée : Anne-Marie
– Le Volcan : Céline assistée dAnaïs, Emilie et Clément
– Textor : Fabrice
– Mare à Boue : Fabrice
– Hellbourg : Toute la famille Chorier
– Cilaos : Fabrice
– Pied du Taibit : Fabrice
– Roche Plate : Anne-Marie
– Deux Bras : Fabrice
– Possession : Toute la famille Chorier
– Grande Chaloupe : toute la famille Chorier
– Colorado : Fabrice
La présence de proches tout le long du parcours est une double aide, morale et matérielle.
La faible distance entre tous les points de ravitaillement me permet de partir avec un sac pas trop chargé.
Le jeudi, jour du départ arrive très vite. Avec Laurent, également inscrit au Grand Raid, nous prenons la direction du Sud. Petite halte à St Pierre pour récupérer Pascal (Trail Sport – Saint Pierre) qui a des amis qui ont une case à Cap Méchant. Vers 18h30 nous sommes juste à côté du départ. Il est lheure du dernier repas. Un bol de riz et au lit pour essayer de se reposer. Le réveil est mis à 21h15. Je ne trouve pas le sommeil mais me détend en lisant quelques BD.
A 21h30 on passe la vérification des sacs.
21h50, il est temps de se rapprocher de la ligne de départ, on se fraie un chemin vers lavant. Encore 2-3 ITW et il est temps de rejoindre les copains La pression des 2500 coureurs nous écrase contre les barrières, 2 minutes à tenir.
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22h00, bing, boum, le départ est donné, nous sortons du stade expulsés par 2500 fous.
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Les 3 premiers km, sur le plat se feront à 15km/h, allure rapide mais qui à ma grande surprise me permet de me retrouver en tête. En 2009, à la même allure, il y avait environ 50 personnes devant moi.
Dès que nous tournons à gauche pour atteindre la piste en direction du volcan, la pente commence à se redresser, lallure diminue et on se retrouve à 3. Pascal blanc et Sébastien Nain mont rejoint.
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Sympa de se retrouver avec 2 copains, on en profite pour discuter un peu, la piste parait moins longue. Je ne vois pas Sébastien tomber, il se fait mal au genou et devra abandonner un peu plus tard. Avec Pascal on passe au premier pointage, le Kiosque Basse Vallée (1h12mn – 15km – 685m). Ce ravitaillement marque, pour moi, le vrai départ du Grand raid. On sengage sur le chemin très technique du Volcan. Dès la sortie de la forêt, on sent bien lair frais. Jadore la partie où on peut recourir sur une piste faite de roche volcanique. Pascal mène lallure. On reste vigilant sur le balisage pas toujours évidant. On passe sans sarrêter au ravitaillement de Foc Foc (3h04mn – 23km – 2350m) avant de rejoindre le premier gros ravitaillement, le Volcan (3h32mn – 30km – 2320m).
Parti sans montre je suis surpris de notre temps. En 2009, javais mis 20min de plus. Jespérais en faisant une bonne montée passer en 3h45, suis-je parti trop vite ???
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Céline me donne 2 nouvelles bouteilles de boisson et on repart en direction du Piton Textor.
Pascal est bien à laise, il court bien dans toute la traversée de la Plaine des Sables. On arrive donc au ravitaillement du Textor (4h29mn – 40km – 2165m) où Fabrice me ravitaille. Le morceau qui nous attend nest pas facile. La descente vers Mare à Boue est très technique il va falloir être prudent. Pascal prend un peu plus de temps au ravitaillement, je repars donc seul. Il me rattrape un peu plus tard.
Le terrain volcanique se transforme en prairies rendues bien grasses par les pluies des jours précédents. Pascal ralenti un peu et cest Freddy Thevenin qui me rejoint et maccompagnera jusquà Mare à Boue. Les derniers km avant le ravitaillement ne sont pas simples, après quelques km sur une route bétonnée, on traverse un champ où lherbe est haute et détrempée. On arrive donc détrempé à Mare à Boue (5h30mn – 50km – 1594m).
La partie suivante jusquau refuge du Piton des Neiges mest complètement inconnue. Sur le papier le profil semble facile pour atteindre Helbourg.
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La réalité sera bien plus difficile
, le passage à travers la forêt de Bellouve sera une longue galère où notre progression sera très limitée. La boue rend le chemin très glissant, il est impossible et dangereux de courir. Je navance pas, je propose plusieurs fois à Freddy de passer devant. Il refuse, il fera donc le guide de larrière en mannonçant les bifurcations. Une bonne solution étant donné que jai le regard fixé sur mes pieds. Cette partie a été très usante, physiquement et psychologiquement. Jarrive à Helbourg (8h32mn – 71km – 1000m) épuisé et au bord du ras le bol. Heureusement le levé du jour et le fait de retrouver toute ma famille me remettra dans une spirale positive. Jen profite pour me changer de la tête aux pieds. Cela sera mon seul vrai arrêt (5min). Pendant la pause, Pascal passe devant.
La montée du Cap Anglais vers le refuge du Piton des neiges marque le début de la journée. Il sagit dun montée bien raide (1500m en 9km) mais pas trop technique. Je rattrape Pascal, il temporise un peu. Vers le sommet, Freddy me rejoint et on passe ensemble au ravitaillement du piton des Neiges (10h42mn – 80km – 2484m). Jappréhende toujours cette longue descente sur Cilaos.
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Freddy semble très facile mais ne souhaite pas accélérer et passer devant, je gère donc tranquillement jusquà Cilaos où on arrive plutôt en forme (11h39mn – 88km – 1224m).
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Fabrice me ravitaille rapidement pendant que Freddy répond aux sollicitations des médias. La chaleur commence à être bien présente. On descend vers Bras Rouge avant dattaquer la troisième grosse montée qui va nous transporter dans Mafate, le Taïbit. Jai des souvenirs partagés dans cette montée ; un gros coup de bar et une grosse galère en 2008 ; une envolée euphorique prémisse de ma victoire en 2009. Cette année je suis entre les deux, jimprime un rythme soutenu dès le départ. Freddy suis sans trop montrer de signes de fatigue. A cette instant je nous vois bien parti pour encore un bon bout de chemin ensemble. Malheureusement, des crampes lobligent à faire une pause. Je lencourage et reprend mon ascension.
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En 2009, Freddy était en tête de la course au pied du Taïbit quand je lai doublé, cette année le scénario semble se reproduire, je passe donc seul en tête au ravitaillement du pied du Taïbit (12h41mn – 96km – 1260m). Fabrice me donne un sandwich au jambon et je mélance en direction de Mafate. Dans la montée je croise des salariés de Salomon venu courir la Mascareigne, on échange 2 mots et je repars.
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Plus je me rapproche de Mafate plus le moral est bon.
Je redescend rapidement à Marla qui marque le passage des 100Km (13h56mn – 102km – 1580m). Cette année la partie dans Mafate est plus courte et jenchaine rapidement les petits villages. Passage à Trois Roches (14h27mn – 105km – 1220m) puis une bonne grosse montée terminée par des escaliers me permet de rejoindre Anne Marie à Roche Plate (15h16mn – 110km – 1110m). Jai limpression de me retrouver dans la même course quen 2009. On mannonce presque 20min davance sur Freddy. Je suis dans ma bulle et reste bien concentré en me dirige vers le passage de la brèche (1290m) avant de redescendre sur les Orangers (16h01mn – 115km – 950m).
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De mémoire sur le nouveau parcours après les Orangers on redescendait sur la Rivière des Galets quon longeait jusquà Deux Bras. Jai été bien surpris après la traversée de la passerelle de remonter en direction dAurère. Javais zappé ces 200m de remontée.
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Pas bien grave, tous mes voyants sont au vert et je prends beaucoup de plaisir dans cette ascension. Larrivée au gros ravitaillement de la Rivière des Galets marque la fin de Mafate, dommage (17h15mn – 125km – 255m). Un ravitaillement express de Fabrice et me voilà dans le mur de Dos dÂne. Cette montée me parait toujours très longue. Je fini mon eau juste à la sortie du sentier. Je mattendais à trouver le ravitaillement mais il est bien plus bas. Je trouve cette portion jusquau ravitaillement assez longue. Au loin jentends une cloche, il doit sagir dAnaïs qui se prépare à maccueillir avec une cloche de Savoie. Le ravitaillement doit approcher, tout va bien (18h45mn – 130km – 890m).
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De retrouver toute la famille que je navais pas vu depuis Helbourg me recharge les batteries et me voici lancé en direction de la Possession par le chemin Ratanier. Waouh, quelle galère, cette descente est plus proche de lacrobranches que du trail. La portion sur la route avant la Possession fait presque du bien. Quelle ambiance, il y a beaucoup de monde (19h58mn – 141km – 15m). On mannonce 50min sur Pascal qui est repassé second. Derrière un petit groupe de 4 se rapproche (Lionnel Trivel, Didier Mussard, Antoine Guillon et Michel Lanne). Je profite du ravitaillement pour échanger sur ma tête la casquette contre la frontale.
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Je traverse la Possession encouragé par énormément de monde avant de mattaquer au Chemin des Anglais. La montée se passe bien, je fais la descente sur la Grande Chaloupe en marchant pour éviter de prendre des risques (21h07mn – 146km – 10m).
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Le moral et les jambes vont toujours bien
, je suis même encouragé par un triple vainqueur (Jean-Philippe Marie-Louise). La première partie en direction de Saint Bernard, sur le chemin pavé se passe bien. A larrivée sur la route, rapidement jai du mal à courir, un sentiment de lassitude est en train de menvahir. Cette portion pour traverser Saint Bernard me paraitra interminable. Je suis impatient de retrouver le petit chemin qui nous emmène au col de la fenêtre (780m). Mais les pluies des jours précédents ont rendu le chemin bien glissant. En plus jai du mal à retrouver mes jambes, je ne vais pas bien vite. Heureusement la portion jusquau Colarado me permet de recourir, ça fait du bien. Jarrive donc au Colorado, fatigué mais confiant pour la fin de course (23h03mn – 156km – 680m).
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Fabrice me ravitaille et me donne le T-Shirt de la course. La course semble gagnée, « juste » une petite descente sur Saint Denis. Et bah, comme en 2009, malgré une allure très lente je mexplose un orteil. Dommage pour la plage, faudra attendre 2 jours
A larrivée à proximité du stade
, les spectateurs sont de plus en plus nombreux et lémotion commence à menvahir. Je retrouve Anaïs pour finir la course avec elle avant de me faire submerger par les journalistes (23h56mn – 161km – 53m).
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Quelle aventure, après 2009, je naurais jamais osé espérer revivre une aussi belle course, riche en émotion. La présence de toute ma famille (ma femme, mes 2 filles, mes parents, ma sur et Clément, des oncles et tantes) ma permis de partager ces émotions, vraiment énorme
Pas le temps de souffler et Pascal arrive, il a fini comme un avion, chassé par Didier, Antoine, Freddy, Lionnel et Michel.
Les classements :
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– 1er Julien CHONIER en 23h 5635
– 2nd Pascal BLANC en 24h 2017
– 3e Didier MUSSARD en 24h 4258
– 4e Antoine GUILLON en 24h4722
– 5e Freddy THEVENIN en 25h0908
– 6e Lionel TRIVEL en 25h1441
– 7e Michel LANNE en 26h2103
– 8e Franck DUHAUPAS en 27h5533
– 9e Jean Claude GUITON en 28h3457
– 10e Fabrice ARMAND en 29h1935
Le podium féminin
– 1ere Karine HERRY en 31h 4330
– 2nde Hélène HAEGEL en 33h 1348
– 3e Christine BENARD en 33h 5245
Quelques articles dans les journaux de l’île :Journaux_GRR_2011_LD.pdf
Un grand merci à tous mes partenaires qui me permettent de mettre toutes les chances de mon côté
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