Véritable extra-terrestre du sport mondial, l’Italien Marco Olmo va tenter cet été à presque 60 ans de remporter un troisième succès consécutif dans l’Ultra-Trail du Mont-Blanc, la mythique course longue distance de 163 kilomètres dont 9.400 mètres de dénivelé positif, qu’il a bouclée en vainqueur l’an dernier en moins de 22 heures.
« Marco est un personnage hors du commun, il bénéficie d’une constitution physique hors norme », explique admiratif Michel Poletti, le directeur de l’Ultra Trail Mont-Blanc dont le départ de l’édition 2008 aura lieu le 29 août à Chamonix.
En 21 heures 31.58 minutes, Marco Olmo s’est montré le meilleur des 2.319 concurrents recensés en 2007. Il a relégué le deuxième, l’Allemand Jens Lukas, à 50 minutes, et à une heure le Français Nicolas Mermoud monté sur la troisième marche du podium.
« Il est réputé courir à 10 km/h, ce qui n’est pas une vitesse extraordinaire. S’il faisait un marathon ou un 100 km sur route il ne serait pas forcément en tête. Mais tenir à 10 km/h pendant des heures et des heures, sans jamais ralentir du début à la fin, ça c’est vraiment extraordinaire », précise Poletti.
« Il s’arrête très peu, c’est un véritable métronome. Il n’y a que lui et Jens Lukas qui n’ont pas faibli dans le dernier quart du parcours », explique admiratif Nicolas Mermoud, resté en tête de cet Ultra Trail 2007 pendant 130 des 163 kilomètres de la course.
« Mon rythme est une petite musique interne que personne ne peut copier », a déclaré Olmo, venu par hasard à la course à pied à l’âge de 27 ans. « Quelqu’un comme Nicolas est sans doute plus fort que moi, mais je gère mieux mon effort ».
« J’ai une approche plus aventure plus adrénaline, car venant du ski alpin et du free ride j’ai fait beaucoup de raids, du kayak, du VTT et de l’orientation », a détaillé le Français de 41 ans lors de la présentation de l’épreuve 2008. « Mais sous son allure excentrique et son âge, Marco est super pro concernant son matériel, sa foulée, son alimentation. Il n’y a pas un truc qui marche de travers. Moi, la veille de la course, j’ai décidé de changer de sac à dos que je trouvais trop lourd. Du coup, j’ai pris un sac à accès pas très pratique. Lui Marco, il coud et découd et modifie son sac à dos pendant des semaines, même des mois… »